La violence conjugale, c’est quoi au juste?

La violence conjugale est une dynamique de prise de contrôle et de domination envers sa partenaire. Elle s’exprime par un ensemble d’attitudes, de propos et de stratégies choisis qu’une personne adopte délibérément et de façon répétitive, dans le but d’affirmer son pouvoir sur l’autre. Cette dynamique a pour effet de brimer la personnalité et la liberté de la personne qui la subit.

L’emprise et la peur du conjoint enferment la victime dans un conditionnement dont il lui est difficile de sortir sans aide. La violence conjugale entraine des conséquences graves qui peuvent aller jusqu’au décès de la victime.

« La violence conjugale se caractérise par une série d’actes répétitifs, qui se produisent généralement selon une courbe ascendante. Les spécialistes appellent cette progression l’escalade de la violence. Elle procède, chez l’agresseur, selon un cycle défini par des phases successives marquées par la montée de la tension, l’agression, la déresponsabilisation, la rémission et la réconciliation. La violence conjugale comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques, sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique. Elle ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. »

(Politique en matière de violence conjugale, prévenir, dépister et contrer la violence conjugale, Québec, 1995)

 

 

Les formes de violence conjugale

Fréquemment associée à la violence faite aux femmes, la violence physique n’est pourtant pas la seule forme de violence rencontrée dans une relation où l’on reconnaît la violence conjugale.

LA VIOLENCE VERBALE
Des éclats de voix, des cris, des hurlements, un ton de voix menaçant, des sarcasmes, des injures, des insultes…. Tout pour créer une terrible tension chez sa conjointe et la maintenir dans un état de peur et d’insécurité. « Dès qu’il était contrarié, il commençait à crier, à sacrer et à m’insulter. Il était tellement menaçant que je m’enfermais dans la salle de bains, mais cela ne l’arrêtait pas. Un jour, il a traité ma fille de 10 ans de « petite pute ». Ça m’a bouleversée, c’est comme ça que je l’ai quittée pour venir en maison d’hébergement. C’était trop! » (Justine – 36 ans)

LA VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE
Des attitudes et des propos méprisants, humiliants, des critiques, des commentaires ironiques…tout pour la dénigrer, s’attaquer à ses valeurs personnelles, perturber son équilibre psychologique. « Il me trouvait trop grosse, il surveillait tout ce que je mangeais et il me critiquait sans cesse. Les vêtements que je choisissais étaient tous moches, mon maquillage ne lui plaisait pas. Il disait que je n’avais pas de goût et qu’il avait honte de sortir avec un laideron pareil. Devant ses amis, il riait de moi. J’étais tout le temps stressée, mal dans ma peau… (Marie-France – 29 ans)

LA VIOLENCE SOCIAL

Cette forme de violence se développe graduellement. Elle t’empêche d’entrer en contact avec tes amis et même ta famille. Tu te sens de plus en plus isoler. Il dénigre et insulte les personnes qui sont importantes pour toi. « Il cachait mon téléphone et  je ne pouvais plus aller voir ma soeur». 

LA VIOLENCE PHYSIQUE
Des coups, des gifles, de la brutalité, de la contrainte physique… tout pour contrôler sa conjointe et la dominer par la force. « Il m’a projeté contre la porte, la vitre a volé en éclats et je me suis coupée au bras. Je suis tombée et il m’a ramassé en me tirant par les cheveux et il m’a poussé dans les escaliers de la cave. Là, je me suis évanouie. Quand je me suis réveillée, il était sorti… » (Manon – 24 ans)

LA VIOLENCE SEXUELLE
Des relations sexuelles forcées à deux ou à plusieurs, l’obligation de visionner du matériel pornographique ou de porter/utiliser certains accessoires contre sa volonté, tout pour lui imposer ses désirs sur le plan sexuel, pour intimider ou humilier sa conjointe. « Je n’en pouvais plus : plusieurs fois par jour, quelle que soit l’heure, il me forçait à avoir des relations sexuelles avec lui, même le lendemain de mon retour à la maison, après mon hystérectomie. J’avais mal mais il s’en moquait. J’avais tout le temps peur d’être seule avec lui… » (Louise – 45 ans)

LA VIOLENCE ÉCONOMIQUE
Le contrôle financier, budgétaire, professionnel de sa conjointe tout pour réduire sa liberté et l’exploiter . « Je travaillais dur mais je ne voyais jamais la couleur de mon argent, c’est lui qui gérait mes affaires. Même pour aller faire les commissions, il fallait que je mendie quelques billets. Je ne pouvais pas faire de cadeaux à mes enfants, alors que pour les siens rien n’était trop beau. Cela me faisait beaucoup de peine… » (Catherine – 33 ans)

LA VIOLENCE SPIRITUELLE
A empêcher une femme d’exprimer ses croyances religieuses ou spirituelles, de fréquenter un lieu de culte, ou a la critiquer ou la ridiculiser pour ses croyances religieuses, ses traditions ou sa culture. 

LA CYBERVIOLENCE

La cyberviolence peut avoir des conséquences physiques, psychologiques, émotionnelles et financières graves. La cyberviolence peut se produire en tout temps via les médias électroniques. Il peut sembler impossible d’y échapper.  Harcèlement (messages texte à répétition), menace, contrôle, infiltration, intimidation etc…