Récits et mémoires

Depuis quelque temps, j’ai des ennuis avec lui…

Celui qui m’avait promis terre et monde. Celui qui me disait sans cesse je t’aime!

Des je t’aime sur la bedaine, me voilà face contre terre; absolument rien compris de ce qui venait d’arriver. Plus d’une fois par terre sans savoir pourquoi! Il me promettait que c’était la dernière fois. Moi je le croyais le cœur meurtri, car il m’avait menti. Ne sachant ni quoi penser ni quoi faire, ce fut l’enfer. Mentir à ses proches et amis pour éviter la honte. Puis le jour vint; assez de tyrannie, la prise de courage à deux mains et appeler les autorités pour enfin être libre et retrouver ma liberté!

Mon cher amour,

Toi que j'ai tant aimé, peut être beaucoup trop aimé même pour toi, je me suis totalement et entièrement dévoilée.

Je me suis ouverte à toi sans me questionner et sans aucune hésitation. Pourquoi? Même aujourd'hui je n'ai pas encore trouver la réponse à cette question.

Je t'ai gratuitement donné tout l'amour que je possédais en moi.

Et je t'ai même laissé prendre mon amour propre... sans m'en rendre compte, car c'est ce que tu voulais de toute façon, à n'importe quel prix.

Toi qui m'a brisée, tu m'a volé mon âme sans remords, sans te soucier de ce que j'allais devenir.

Toi qui a complètement chamboulé ma vie.

Je t'aurais tout donné, mais tu n'as pas su apprécier mon amour pour toi.

Toi qui n'a pas su apprécier ma personnalité ou bien ma personne...

À toi qui n'a pas su m'aimer...

Maintenant, je me regarde dans le miroir en me demandant où est partie cette fille que tu as rencontrée au tout début. Cette fille drôle, pétillante et lumineuse que j'étais avant que tu entre dans ma vie. J'ai l'impression qu'elle est partie si loin de moi... qu'elle ne pourrait revenir? Peut-être que tu as réussi à l'atteindre pour toujours...

Tu as préféré me détruire à petit feu, comme un prédateur qui traque lentement sa proie afin de mieux la savourer.

Tu étais le loup et moi le mouton. Au final ,j'étais une amuse gueule et ton jouet personnel. Je me suis facilement laissé prendre à ton jeu sournois.

Naïvement, j'avais espoir qu'un jour tu finirais par m'ouvrir ton coeur, que tu me laisse voir et toucher la petite partie de ton coeur qui n'était pas totalement noir et glacial. J'avais cet espoir parce que je pensais entrevoir cette petite parcelle là, et aussi parce que je t'aimais tellement.

Je t'aime toujours d'ailleurs... Je voudrais tellement dire le contraire et être en colère contre toi mais...

Je t'aimais tellement que j'ai fini par me perdre à travers notre relation noire et brumeuse.

J'avais espoir qu'on finisse par traverser cette longue et ténébreuse aventure, main dans la main.

Mais toi tu avais autre chose en tête. Maintenant, je ne reconnais plus cette fille qui me regarde de l'autre côté du miroir.

Je ne me reconnais plus, et tout ça, cette distorsion de moi, je te la dois à toi.

Il me tenait à l’écart de tout le monde. Je n’avais pas le droit d’avoir des amis, il m’empêchait de communiquer avec ma famille, d’aller les voir. Quand je voulais aller au cinéma, chose que lui détestait, il devait d’abord consentir à ce que j’y aille. À mon retour à la maison, c’était l’interrogatoire: à qui j’ai parlé, de quoi, etc. Je devais travailler 40 heures par semaine, continuer mes études universitaires tout en étant une femme au foyer parfaite et surtout, être toujours disponible lorsqu’il voulait du sexe. Je devais m’occuper de tout dans la maison, surtout de lui. S’il écoutait la télé, je devais l’écouter aussi, je ne pouvais même pas lire ou faire autre chose, car mon attention n’aurait pas été centrée sur lui. Lorsque ça ne fonctionnait pas comme il le voulait, il brisait des choses, m’humiliait, m’ignorait pendant des jours. Il n’a jamais levé la main sur moi, il n’en avait pas besoin. La peur était présente chaque jour.